Notre but ici est d'arrêter le saignement abondant. En quelques minutes
seulement, le nourrisson peut succomber à cause d'un saignement qui n'a
pas été stoppé à temps. Après les phases de protection et d'examen, il
vous faut maintenant suivre les consignes étape par étape.
Les gestes à faire sur le nourrisson ne sont pas beaucoup différents de
celui de chez l'enfant ou de chez l'adulte.
À noter que des maladies peuvent être transmises par le sang. Il
convient donc de se protéger si possible soit par le port de gants
propres, soit en interposant un morceau de plastique ou en glissant sa
main dans un sac imperméable.
Repérer l'origine du saignement.
Comprimer immédiatement l'endroit qui saigne, jusqu'à l'arrivée des
secours.
Allonger le nourrisson si ce n'est pas déjà le cas.
Faire alerter ou à défaut alerter.
Vérifier sans relâcher la compression que le sang ne coule plus.
Surveiller son état :
Le protéger contre le froid et/ou les intempéries.
En cas d'aggravation, pratiquer les gestes qui s'imposent et
rappeler les secours.
Attention de bien retirer les vêtements souillés de sang le plus tôt
possible après la fin de l'action de secours.
Le pansement compressif.
Le pansement compressif est très utile dans le cas où le SST doit se
libérer pour réaliser une autre action, comme par exemple
(appliquer un autre geste vital sur la victime ou sur une autre
victime).
Appliquer un pansement compressif : une épaisseur de tissu propre fixée
par une bande élastique ou à défaut par un lien large assez long pour le
recouvrir.
En cas d'inefficacité reprendre la compression manuelle par-dessus le
pansement.
Un exemple en vidéo :
Certaines localisations ne permettent pas la mise en place d'un
pansement compressif (cou, thorax, abdomen).
Dans ce cas maintenir la compression manuelle.
Nous ne parlerons pas
du
garrot
ici. Celui-ci fait partie des gestes d'urgence permettant d'arrêter un
saignement important dans des conditions exceptionnelles, mais aussi une
mauvaise pose d'un garrot peut provoquer plusieurs conséquences graves à
la victime.
Cas particuliers du saignement
Si le nourrisson présente un saignement de nez :
Ne surtout pas allonger le nourrisson.
Incliner lui la tête en avant.
Comprimer les narines entre deux doigts pendant 10 minutes afin de
comprimer le vaisseau saignant.
Si le nourrisson vomit ou crache du sang :
alerter immédiatement les secours médicalisés (un saignement de ce type
est toujours un symptôme grave, nécessitant un traitement d'urgence).
Conserver les vomissements ou les crachats, si possible, dans un
récipient, pour que le médecin puisse les voir.
Autres saignements (orifices naturels autres que le nez et la bouche)
Il vous faudra allonger le nourrisson, demander un avis médical et
appliquer les consignes.
Malgré la gravité d'une
situation, il faudra toujours rester le plus calme possible.
Le nourrisson présente une plaie grave (sans saignement abondant)
Le SST doit pouvoir distinguer une plaie grave d'une plaie simple.
Une plaie grave dépend :
du mécanisme d'apparition de la plaie :
(par projectile, par piqûre accidentelle avec un matériel de soin,
par outil, par morsure, par objet tranchant).
de son aspect :
(avec présence d'un corps étranger, écrasée, membre
sectionné).
de sa localisation :
(au thorax, à l'abdomen, à proximité d'un orifice naturel, au cou, à
l'oeil ou à la face).
de ses conséquences :
Si le nourrisson n'arrive plus à bouger l'extrémité du membre
présentant une plaie, la plaie sera considérée comme grave.
des antécédents médicaux de la victime :
Certaines maladies peuvent être un facteur aggravant pour la
plaie.
Si le nourrisson présente une plaie grave,
alors il faut :
Installer le nourrisson en position d'attente.
Plaie du thorax : position demi-assis.
Plaie de l'abdomen : position à plat dos, jambes fléchies.
Plaie de l'œil : Allongez-le à plat dos, avec la tête calée, en
recommandant à l'enfant de fermer les deux yeux et de ne pas
bouger.
Membre sectionné : allonger le nourrisson et sans retarder
l'alerte aux secours, protéger le moignon puis conditionner le
segment de membre.
l'envelopper dans une compresse ou un linge propre.
placer l'ensemble dans un sac plastique propre qui sera fermé
de façon étanche.
placer le sac contenant le segment dans un second sac
plastique contenant de l'eau fraîche ou mieux, de l'eau et des
glaçons.
Autres types de plaie : allonger le nourrisson pour diminuer les
complications et prévenir une défaillance circulatoire.
Alerter ou faire alerter les secours.
Surveiller son état :
Le protéger contre le froid et/ou les intempéries.
En cas d'aggravation, pratiquer les gestes qui s'imposent et
rappeler les secours.
Notez que si un corps étranger
(couteau, outil, morceau de verre...) est
inclus dans la plaie, il ne faut jamais le retirer, car
son retrait ou sa mobilisation peut aggraver la lésion et le saignement.
Le nourrisson présente une plaie simple
Une plaie simple est une petite coupure superficielle ou éraflure
saignant peu et non située à proximité d'un orifice naturel ou de l'œil.
Se laver les mains à l'eau et au savon.
Nettoyer la plaie. Passez la plaie sous un filet d'eau à température
ambiante. Évitez l'eau froide, qui ralentit la circulation sanguine et
peut retarder la cicatrisation, sauf en cas de brûlure, car le froid
calme la douleur et stoppe la progression de la brûlure. Vous pouvez
aussi nettoyer la plaie avec du sérum physiologique.
Désinfectez la plaie avec un antiseptique.
Protéger par un pansement.
Faite attention a la date de son dernier rappel et si il a des
antécédents médicaux.
Surveiller sa plaie : si la plaie devient chaude, rouge, si elle
gonfle ou si elle devient ou continue d'être douloureuse et/ou si une
fièvre apparaît dans les jours suivants, consulter sans tarder un
médecin car il peut y avoir une infection.
Se laver de nouveau les mains à l'eau et au savon.
Le nourrisson s'étouffe
Notre but est de faire en sorte que le nourrisson respire normalement.
Il faut savoir faire la différence entre une obstruction totale
(le nourrisson ne peut plus respirer et ne peut plus faire de
bruit)
ou partielle (le nourrisson tousse). Un
corps étranger peut se dégager progressivement au cours des différentes
tentatives, l'efficacité de ces manœuvres peut s'évaluer sur le rejet du
corps, l'apparition de toux ou tout simplement le retour d'une
respiration normale.
Constater l'obstruction totale ou partielle des voies aériennes.
Pour l'obstruction partielle, il faut :
Le laisser tousser.
Ne surtout pas
lui donner des tapes dans le dos, cela pourrait déplacer l'objet et bloquer totalement les voies
aériennes.
Suivre les conseils donnés par les secours médicalisés (15).
Si cela devient une obstruction totale alors
on va :
Coucher le nourrisson, tête penchée en avant, à califourchon sur
l'avant-bras pour que sa tête soit plus basse que le thorax et
faciliter ainsi la sortie du corps étranger.
Maintenir la tête avec les doigts de part et d'autre de la bouche
mais sans appuyer sur la gorge.
Réaliser de 1 à 5 tapes dans le dos avec le talon de la main
ouverte.
En cas d'inefficacité des tapes dans le dos, réaliser :
de 1 à 5 compressions thoraciques avec deux
doigts au milieu de la poitrine. Pensez qu'il faut toujours que la
tête du nourrisson soit plus basse que le reste de son corps.
En cas d'inefficacité : réaliser de nouveau de 1 à 5 tapes dans le dos
puis si besoin, de 1 à 5 compressions thoraciques et ainsi de suite.
Arrêter les manœuvres dès que la désobstruction est obtenue ou si le
nourrisson perd connaissance. Si il perd connaissance, il vous faut
l'accompagner au sol, faire alerter les secours d'urgence et pratiquer
ensuite une réanimation cardio-pulmonaire (RCP)
Un exemple en vidéo :
Après l'expulsion du corps étranger, demander un avis médical et
surveiller son état.
Si le corps étranger n'est pas rejeté de la bouche, il peut y être
resté. S'il est visible et accessible, le retirer prudemment avec les
doigts.
Le nourrisson est le plus souvent en train de manger ou de jouer avec de
petits objets. Veuillez donc faire attention !
Le nourrisson ne répond pas mais respire
Attention, à faire
uniquement si le nourrisson est
inconscient mais respire. Notre but va être de
permettre au nourrisson de continuer à respirer.
Placer le nourrisson en
position latérale de sécurité (PLS). Le danger de
détresse respiratoire prime sur l'éventualité de l'aggravation d'une
lésion traumatique lors de la mise en PLS.
(quelle que soit l'origine de l'accident).
Placer le nourrisson qui ne répond pas et qui respire sur le côté dans
les bras du SST, le dos du nourrisson contre le SST.
Alerter ou faire alerter les secours.
Surveiller son état :
Le protéger contre le froid et/ou les intempéries.
En cas d'aggravation, pratiquer les gestes qui s'imposent et
rappeler les secours.
Mise en PLS chez le nourrisson :
Démonstration en vidéo :
Vous pouvez trouver en cliquant sur ces liens les différences entre
l'adulte et
l'enfant
de 1 à 8 ans ou sur l'onglet du site
"Gestes à faire pour...".
Le nourrisson ne répond pas et ne respire pas
Attention, à faire
uniquement si le nourrisson est
inconscient et qui ne respire pas. Notre but est
d'établir artificiellement une respiration et une circulation sanguine
avec la réanimation cardio-pulmonaire. Pensez à bien libérer les voies
respiratoires du nourrisson avant de commencer le massage.
Un oubli ? c'est juste
ici.
Dans les premières minutes qui suivent un arrêt cardiaque, le nourrisson
peut présenter des mouvements respiratoires inefficaces, lents,
bruyants, appelées "gasps". Ils ne doivent pas
retarder la mise en œuvre de la réanimation cardio-pulmonaire (RCP).
Si un témoin est présent, faite alerter les secours et réclamer un
défibrillateur automatisé externe (DAE). Si ce n'est pas le cas,
il faut alerter les secours soi-même et se munir d'un
DAE s'il est à portée de main.
Comprimer le thorax - massage cardiaque (30 compressions) en
respectant les rythmes préconisés (100 à 120 compressions par min).
Souffler de l'air dans les poumons
(5 insufflations avant le premier massage et 2 insufflations pour
les suivantes). Pensez bien à pincer le nez avant de faire les insufflations sinon
cela sera inefficace. Le bouche-à-bouche se fait uniquement si vous
avez un masque bouche-à-bouche et
si vous vous en sentez capable de le faire.
Répéter des cycles de 30 compressions et 2 insufflations non-stop
jusqu'à l'arrivée des secours.
Si vous ne vous sentez pas capable de faire les insufflations ou si vous
n'avez pas un masque bouche-à-bouche, faites uniquement le massage
cardiaque sans vous arrêter jusqu'à l'arrivée des
secours ou à la reprise d'une respiration normale.
Comment souffler de l'air dans les poumons chez le nourrisson?
Le SST maintient la tête du nourrisson en position neutre, menton
élevé.
Le SST englobe avec sa bouche à la fois la bouche et le nez du
nourrisson.
Souffler progressivement et jusqu'à ce que la poitrine de la victime
commence à se soulever.
Comment faire un massage cardiaque chez le nourrisson?
Allonger le nourrisson sur le dos
(sur un plan dur si possible).
Chez le nourrisson, les compressions thoraciques sont réalisées avec
deux doigts seulement.
Localiser le sternum du nourrisson, placer la pulpe de deux doigts
d'une main dans l'axe du sternum, un doigt au-dessus d'un repère
constitué par le bas du sternum à la jonction des dernières côtes.
Effectuer une poussée verticale d' 1/3 d'épaisseur du thorax, puis
relâcher la pression. La pulpe des doigts reste en contact avec le
thorax sans exercer le moindre appui. Le thorax doit reprendre sa
dimension initiale après chaque compression.
Le temps de compression doit être égal au temps de relâchement et la
fréquence des compressions est comprise entre 100 et 120 compressions
par minute.
Cas particuliers du massage cardiaque
La réanimation cardio-pulmonaire est légèrement différente pour un
enfant et un nourrisson. La RCP doit commencer par 5 insufflations, la
défibrillation doit être réalisée avec des appareils adaptés. Si on a en
sa possession qu'un DAE pour adultes, il peut être utilisé. Les
électrodes adultes sont alors positionnées en avant, au milieu du thorax
pour l'un et au milieu du dos pour le deuxième.
Le SST doit déplacer la victime pour l'allonger sur une surface sèche.
L'efficacité d'un choc électrique sur une victime allongée sur un sol
mouillé est diminuée. Il n'existe pas de risque pour le SST.
Un exemple de la RCP avec défibrillateur :
En cas de COVID-19
Durant la phase de pandémie liée au COVID-19, l'IlCOR
(International liaison committee on resuscitation)
recommande de modifier la conduite à tenir lors de la prise en charge
d'une victime en arrêt cardiorespiratoire.
Face à une victime inconsciente, le SST recherche des
signes de respiration en regardant si le ventre et/ou la poitrine de
la personne se soulèvent. Il ne place pas sa joue et son oreille près
de la bouche et du nez de la victime. Comme nous l'avons vu
précédemment.
Face à un enfant ou un nourrisson en arrêt
cardiorespiratoire, le SST pratique les compressions thoraciques
ET le bouche-à-bouche. L'alerte et l'utilisation du
défibrilateur automatisé externe restent inchangées.
Vous pouvez trouver en cliquant sur ces liens les différentes façons de
faire une RCP chez le
l'adulte et
l'enfant
de 1 à 8 ans ou sur l'onglet du site
"Gestes à faire sur...".
Le nourrisson se brûlure
La cause d'une brûlure est un danger immédiat aussi bien pour le
nourrisson que pour le SST.
Ici, nous allons distinguer plusieurs types de brûlures. Les brûlures
thermiques et chimiques.
Brûlures thermiques ou électriques
Refroidir le plus tôt possible en arrosant à l'eau courante tempérée
la surface brûlée à faible pression.
Faire alerter ou alerter les secours.
Suivre les consignes données par le médecin.
Allonger le nourrisson sur la région non atteinte, si possible sur un
drap propre.
Le protéger contre le froid et/ou les intempéries. En cas
d'aggravation pratiquer les gestes qui s'imposent et rappeler les
secours.
Brûlures chimiques
Arroser immédiatement la zone brûlée à l'eau courante tempérée pour
éliminer le produit.
Parallèlement, déshabiller le nourrisson en se protégeant.
Faire alerter ou alerter les secours en précisant
le nom du produit chimique en cause.
Le protéger contre le froid et/ou les intempéries. En cas
d'aggravation pratiquer les gestes qui s'imposent et rappeler les
secours.
Projection de produit chimique dans l'œil
Rincer l'œil abondamment à l'eau le plus tôt possible, en prenant soin
que l'eau de lavage ne coule pas sur l'autre œil.
Faire alerter ou alerter les secours en précisant
le nom du produit chimique en cause.
Le protéger contre le froid et/ou les intempéries. En cas
d'aggravation pratiquer les gestes qui s'imposent et rappeler les
secours.
Brûlures internes par ingestion ou inhalation
Placer le nourrisson en position demi-assise pour faciliter sa
respiration.
Demander un avis médical et suivre les conseils donnés.
Le cas échéant, garder l'emballage du produit chimique en cause et le
produit restant.
Dans le cas d'une ingestion, ne pas faire vomir le nourrisson et/ou
ne pas lui donner à boire.
Le protéger contre le froid et/ou les intempéries. En cas
d'aggravation pratiquer les gestes qui s'imposent et rappeler les
secours.
Un exemple en vidéo :
Pour les autres brûlures
(la brûlure par le soleil ou par le froid),
n'hésitez pas à contacter les secours médicalisés (15) pour connaître la
conduite à tenir.
Si ses vêtements sont enflammés, empêcher la victime de courir et
étouffer les flammes avec un vêtement ou une couverture, puis le faire
rouler par terre.